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Sauvons nos coteaux : visite du sentier pédagogique image
Publié le 6 juin 2017

Lundi 22 mai, il est 10h, nous partons pour la Lorraine. Deux jours et deux projets à visiter : "Sauvons nos coteaux" et "Apicool". Le temps est avec nous, il fait beau et chaud. Carnet de notes, stylo et appareil photo en poche, nous entreprenons notre voyage, heureuses d’aller voir ces deux beaux projets, soutenus par la fondation Terra Symbiosis, et leurs porteurs.

12h30. Nous arrivons à Ludres, notre première destination. Rendez-vous sur la place de la mairie avec Anne Lhommée, la porteuse du projet de sentier pédagogique mis sur pied par l’association "Sauvons nos coteaux". Elle nous accueille accompagnée de Marcel Gauzelin, le président de l’association, et d’une stagiaire en master environnement et paysage, Lucie. Une fois les présentations faites, nous les suivons à travers le centre ville de Ludres pour rejoindre rapidement les coteaux qui surplombent la ville. Ils ont prévu pour nous un parcours à travers bois, jardins, vergers, et prairies dans un milieu verdoyant et enchanteur qu’ils s’efforcent de préserver depuis dix ans maintenant : les coteaux de Ludres.

En marchant sous le soleil de ce début d’après-midi, Anne nous explique que l’idée de cette association de préservation du paysage naturel autour de Ludres leur est venue en avril 2007 suite à la parution d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU) qui prévoyait d’urbaniser 30 des 60 hectares qui composent les coteaux. La mairie souhaitait en effet construire 435 logements et 5 nouvelles voies de circulation sur les coteaux. Face à cette menace, les habitants de Ludres se sont mobilisés, et ont décidé de créer "Sauvons nos coteaux" pour préserver cet environnement. Comme nous l’a précisé Marcel, leur objectif est de mener une action de fond, tangible, qui montre à la fois à la ville et aux habitants l’intérêt des coteaux en terme de bien-être et de qualité de vie. Loin d’être dans la contestation, ils veulent être force de proposition, monter des projets pour réhabiliter et mettre en valeur les coteaux et les rendre chers aux habitants de Ludres. 

À peine avons-nous commencé l’ascension du sentier qui mène aux coteaux que nous découvrons leur premier projet : une mare. Trou d’eau abandonné pendant plusieurs années, ils ont creusé, aménagé et nettoyé cet endroit en 2010 pour que la vie y revienne. Pari réussi ! Des têtards, des poissons, des abeilles, des libellules et même une salamandre profitent du calme et de la fraîcheur de l’endroit, s’activant au milieu des pierres qui tapissent le fond de la mare et des plantes aquatiques.

Nous continuons ensuite notre chemin vers les ruches qu’ils ont installées à l’abri d’un bosquet en 2011. Le métier d’apiculteur est difficile et des quatre ruches du départ, il n’en reste plus que deux. Les saisons sont imprévisibles, il arrive que les essaims s'en aillent et il est parfois nécessaire de nourrir les abeilles au sucre pour pouvoir récolter du miel quand leur production est trop faible. À proximité, Marcel est heureux de nous présenter une plateforme d’observation de la faune sauvage construite par l’association sur l’idée d’un stagiaire. Il nous explique que les stagiaires et les jeunes en service civique sont très importants pour l’association. Ils sont source d’idées et de dynamisme pour "Sauvons nos Coteaux", qui les aide à réaliser des projets. Depuis 2008, ils ont accueilli 45 stagiaires en lycée agricole ou BTS principalement, et en service civique.

Il est temps maintenant de nous diriger vers le cœur de notre visite, le projet financé notamment par Terra Symbiosis : le sentier pédagogique. Long de 330 mètres que nous avons parcouru tranquillement, abrités de la chaleur par la forêt, ce sentier, agrémenté de 29 panneaux présentant la faune et la flore locales, a été remis en état par l’association à partir d’anciens sentiers d’usage, aussi appelés sentiers de défruitement. Les enfants des écoles de Ludres ont récolté des informations sur les mammifères, les oiseaux et les arbres que l’on peut observer dans la forêt. Ils ont travaillé par petits groupes, en classe, sur les éléments qu’ils avaient trouvés, puis ont réalisé des textes ainsi que des dessins pleins de charme. Le résultat de leur travail figure aujourd’hui sur les panneaux d’explication. C’est une belle réalisation, à la fois instructive et ludique, et un nouveau but de promenade dominicale pour les habitants de Ludres, nombreux à emprunter ce sentier en famille. Un seul regret pour Anne, les poteaux sont en métal au lieu d’être en bois, pour des raisons financières.

"Sauvons nos coteaux" ne s’arrête pas en si bon chemin et continue de mettre sur pied des projets autour des coteaux : un jardin pédagogique a été créé et mis à disposition des classes de primaire et maternelle de Ludres, les membres de l’association ont planté un verger et poursuivent l’exploration et le défrichage de nouveaux sentiers. Leur dernier projet en date est la mise en place d’un jardin de plantes médicinales et de fleurs comestibles, sur la proposition d’un ancien médecin, adhérent de l’association, qui s’est découvert un intérêt grandissant pour les médecines alternatives et naturelles. Ce jardin poussera sur un terrain inutilisé dans les coteaux, cédé à l’association par une habitante de Ludres. Le travail d’aménagement est long et coûteux : il a fallu commencer par ouvrir des sentiers d’accès, puis défricher et il faut maintenant terrasser le terrain car il est en pente et difficilement praticable. L’association recherche encore des soutiens financiers pour la réalisation de ce projet.

Les bénévoles de "Sauvons nos coteaux" sont pleins de ressources et depuis huit ans ils organisent chaque année une « Fête des coteaux » en septembre. Activités nature pour les enfants, concerts, visites guidées à travers les coteaux, l’association propose aux habitants comme aux visiteurs de redécouvrir pendant une journée les coteaux, « amphithéâtre de verdure ». L’édition 2017 sera aussi l’occasion de fêter les 10 ans de l’association.

Notre journée à Ludres se termine avec un peu de fraîcheur et un verre de jus de fruit. Avant de reprendre la route, nous glanons quelques dernières informations sur les réalisations de l’association : ils ont écrit un topoguide à destination des visiteurs qui viennent visiter les coteaux et ils souhaitent aussi réaliser un film des coteaux avec un drone. Cette fois encore c’est un bénévole passionné de vidéo qui a proposé cette idée. Il est près de 18h et nous devons partir pour notre prochaine visite. Nous remercions chaleureusement Anne, Marcel et Lucie, un topoguide dans la poche et de belles images dans la tête. 

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