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Des légumes sans pétrole : le défi de Jonathan image
Publié le 26 septembre 2017

Passionné par l’agriculture et voyageur invétéré, Jonathan Martineau a travaillé pendant plusieurs années dans des fermes vivrières à Madagascar puis en tant que woofeur en Inde. A son retour en France, il décide de se lancer dans une agriculture vivrière sans pétrole, avec traction animale, non mécanisée. Sur un terrain cédé par ses parents, agriculteurs, à Thorigny, en Vendée, Jonathan cultive des légumes et élève des chèvres. En recherche d’auto-suffisance, il vit dans une roulotte à l’année, cultivant ainsi une sobriété volontaire.

Aujourd’hui, son projet d’agriculture d’autosubsistance a un peu évolué et il vend ses produits – légumes et fromages de chèvre – à échelle locale sur le marché du village de Thorigny, juste à côté de la ferme, et auprès d’un restaurant végétarien. D’ici quelques mois, il pourrait être amené à fournir de nouveaux marchés mais il reste essentiel pour lui de développer son activité très localement. 

Une agriculture bio, zéro pétrole, non mécanisée, sur petite surface

Hormis de rares concessions - serre en plastique, pompe à irrigation -, Jonathan pratique une agriculture maraîchère sans pétrole. C’est à l’aide de son âne et d’une houe maraîchère qu’il cultive ses champs, ses chèvres débroussaillent le terrain et il n’utilise ni pesticides ni intrants, excepté des purins tels que le purin de prêle.

Sur son terrain de 1,2 hectare, Jonathan ne cultive que 3 000 m2 : travailler sur une petite surface lui permet de rester fidèle à ses convictions écologiques. Il pratique un maraîchage diversifié d’une vingtaine de cultures – tomates sous serre et en plein champ, carottes, oignons, haricots verts, choux, etc. – mais ne cultive qu’une seule variété à la fois pour éviter les pollinisations croisées. Si actuellement il pompe l’eau d’un étang situé en bas de sa ferme pour irriguer ses champs, il prévoit de creuser une mare et d’y installer une pompe solaire afin de se rapprocher plus encore de son objectif « zéro pétrole ». Il est également en train de construire une cave semi-enterrée pour stocker ses légumes.

Le programme Paysan de nature, mis en place par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) afin d’encourager les paysans au maintien du patrimoine naturel et de la biodiversité sur leur exploitation, en conservant les haies ou en retardant les périodes de fauche par exemple, entre en accord profond avec les convictions de Jonathan. Favoriser les auxiliaires pour repousser les ravageurs et faire de la biodiversité une aide à la production, concourent parfaitement à la réalisation de son projet d’agriculture non polluante.

L’apport du stage « Paysan Créatif »

Après deux ans de travail en agriculture manuelle, non mécanisée et avec un système d’irrigation peu performant, Jonathan s’épuisait à la tâche et n’était pas certain de pouvoir poursuivre dans ces conditions. Il a alors suivi le stage de formation Paysan Créatif de la CIAP (Coopérative d'Installation en Agriculture Paysanne) afin de pérenniser son activité. A travers le stage Paysan Créatif, la CIAP 85 accompagne des porteurs de projets atypiques dans leur installation paysanne. Pendant un an, le stagiaire suit une formation théorique et pratique, accompagné d’un paysan référent et d’un groupe d’appui local afin de lancer son activité dans les meilleures conditions possibles. Pour Jonathan, ce stage a été décisif : il a repris confiance en son projet et a pu accéder à un réseau de soutien qui a été essentiel pour lui. Les paysans référents mais aussi le groupe d’appui local, très divers dans sa composition, lui ont apporté aide et conseils précieux. Grâce à des outils perfectionnés – houx maraîchère, « canadienne » pour travailler avec un âne, etc. – Jonathan a répondu à ses problématiques techniques et a renoué avec ses convictions de départ : une agriculture manuelle et innovante.

Le groupe d’appui local a également organisé un financement participatif pour lui permettre d’investir dans ses installations. Il a ainsi récolté 4 000 € qui lui permettront de financer une pompe solaire pour l’irrigation, des panneaux solaires et une faux maraîchère. Le stage Paysan Créatif a été un véritable tremplin pour lui. Il n’aurait jamais entamé une telle démarche autrement : il ne se sentait pas la légitimité de demander des dons à titre individuel. 

C’est la passion qui mène Jonathan au bout de son projet. Petit à petit il renforce ses techniques et connaissances, et affine ses pratiques afin d’optimiser sa production. Le prochain défi qui s’offre à lui est le développement de son modèle technico-économique mais il est sur la bonne voie pour développer son activité.

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