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Bilan du projet CIVAM 72 : « L’herbe pâturée, une solution pour les exploitations en difficulté » image
Publié le 25 juillet 2017

L’agroécologie peut-elle être un recours pour les agriculteurs en difficulté ? 

Après six années d’étude, le CIVAM AD 72 – association sarthoise d’agriculteurs et de ruraux qui mène des actions axées sur le développement durable – et Solidarité Paysans 72 – association qui vient en aide aux agriculteurs en difficulté – ont présenté les résultats du projet RADITS (Recours pour les Agriculteurs en Difficulté par la Transmission Solidaire). Ce projet a été développé dans le cadre du programme CASDAR du Ministère de l’agriculture et est financé depuis deux ans par la fondation Terra Symbiosis. Lors d’une conférence, le 8 juin 2017, les deux associations et le collectif d’agriculteurs ont mis en avant les résultats économiques, environnementaux et humains de l’adoption de nouvelles pratiques agricoles basées sur un système herbager. 

Depuis 2011, dans la Sarthe, des éleveurs laitiers en difficulté se sont regroupés pour mener une réflexion collective sur les modes de production et les pratiques agroécologiques afin de faire face à la crise économique et aux variations fortes des prix du lait.

Le projet visait, d’une part, à montrer que les systèmes herbagers économes en intrants permettent de concilier productivité, baisse des consommations énergétiques et redressement économique. D’autre part, il consistait à évaluer les résultats obtenus et à examiner les conditions de réussite de ce mode de production afin d’envisager une multiplication des pratiques agroécologiques. 

L’étude a donc montré que la stratégie d’alimentation des animaux est un facteur économique important pour les éleveurs. Une alimentation basée sur le pâturage, et les fourrages conservés quand l’herbe vient à manquer, permet ainsi de réduire les achats en graminées et autres aliments de conserve. Les agriculteurs du collectif ont également dû repenser leur système plus globalement pour conserver leurs marges. Ainsi, ils ont augmenté le nombre de vaches pour continuer à produire le même litrage de lait et ils ont réorganisé leurs terres pour augmenter la surface de pâture pour le bétail.

A la fin de l’étude, même si le CIVAM AD 72 et Solidarités Paysans 72 alertent sur le coût de la transition et l’énergie nécessaire à sa mise en place, sans garantie totale d’amélioration de la trésorerie, toujours dépendante des variations des prix du lait sur le marché, les résultats sont plutôt positifs. Le système herbager est donc bon pour le portefeuille des éleveurs et pour la planète. En 2016, Le Monde s’intéressait également à ces éleveurs en difficulté et publiait un article racontant l’expérience de trois d’entre eux, qui sont sortis du surendettement grâce à cette nouvelle approche. Le collectif conclut sur le fait que ces changements de pratiques redonnent le goût du métier aux éleveurs et permet de créer des projets humains, qu’ils soient individuels ou collectifs. 

Pour l’année 2017, le groupe a décidé de partager son expérience et de communiquer auprès des partenaires technico-économiques des exploitations et des futurs éleveurs. 

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